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Les ailes de la compassion
Le mot d’Audrey
Chaque semaine, cette professeure de yoga passionnée d’écriture se met à nue et philosophe pour le Namas’mag sur un sujet qui lui tient à cœur. Aujourd’hui, elle a choisi de nous parler de compassion avec beaucoup de tendresse !
Les ailes de la compassion
" Cette semaine, je vous propose de voyager vers la compassion. Cette douceur du coeur. Cette main qui tâtonne indéfiniment, à l’aveugle. Ce mouvement spontané, surgissant en nous de façon involontaire. Cette sensibilité qui nous met en relation. Cet élan pour devenir un baume versé sur tant de plaies. Comme un réconfort du fond de l’abîme. La compassion suppose cette capacité à se laisser affecter par la vulnérabilité. Elle consiste à utiliser notre pouvoir du cœur pour voir au-delà des apparences. Elle libère les âmes prisonnières de leurs certitudes et ne condamne personne.
La compassion sait écouter. Garde le silence. Elle a ce regard empreint de bonté. Elle aiguise la vigilance. Ouvre l’oreille. Repère toutes les ressources de celui qui se voit dénué de tout. Elle permet tout naturellement de se devenir. Elle sait rassurer. Panser. Comprendre. Elle apprend de l’autre. Se mêle dans son discours et se laisse affecter tendrement. Elle peut ainsi entendre la douleur. Pour réconforter les pleurs. La compassion redonne de l’élan. Écarte les doutes pour donner des ailes. À la vitesse de l’éclair, elle sent ce que l’autre ressent. Comme si le cœur bondissait de la poitrine pour se loger dans celle de l’autre. Elle devine le cœur dans ses moindres battements. Elle donne la plus grande lumière possible. Par une attention, un regard, un geste, une oreille attentive. Elle prend soin comme jamais l’autre ne prendra soin de lui-même. Elle devient une antenne pour se laisser toucher par l’autre. Ce n’est pas par le toucher que l’on sent le mieux, mais par le cœur. Le coeur comprend les âmes. La compassion comprend le coeur.
La compassion devient un mode affectif de communication. Forme de sympathie, elle passe de l’éprouvé à l’expérience. Elle éprouve ce que l’autre ressent pour en retirer du sens. La compassion est active. Elle n’est pas passive. Elle ne se compare pas à de la pitié. Elle est tout le contraire. Elle ne consiste pas à lamenter l’autre sur son sort car elle impulse de la force.
Compatir, c'est se laisser toucher sans se laisser abattre. Nous sommes tous compatissant(e)s. Si nous écoutons réellement notre coeur, nous le serons. La miséricorde qui nous fait éprouver nous pousse à poser les gestes qui soulagent celui qui souffre. Celui qui a mal. Celui qui est accablé. Éraflé. Désabusé. La compassion est capable de convertir l'égoïsme en amour. Elle n’est pas méfiante. Elle croit en l’autre. Elle pourrait être impassible pour s'en protéger. Dans la révolte pour se dédouaner. Dans l’inertie pour éviter d’être touché. Pourtant, elle choisit autrement. Elle prend le risque.
Elle devient le meilleure remède à la peur. Elle demeure consciente pour se laisser porter par l’autre. Pour solliciter sa générosité. Et adoucir les coeurs écorchés."
Audrey Badin.
Découvrez son portrait ici ! Et retrouvez la dans notre atelier en ligne « Yin Yoga & Aromathérapie »