May Ben Osman

3 mots pour te définir ?

La Lune : entre clarté et obscurité, l’eau et son caractère généreux et mystérieux en même temps, la spontanéité.

Quelles sont tes racines ?

La Méditerranée et son énergie aérienne, spirituelle et profondément nourrissante. Je suis née en Tunisie et même si j’ai quitté ce pays à l’âge d’un an, j’ai le sentiment de retrouver mon équilibre dès que je me trouve en Méditerranée (peu importe le pays). Mes ancêtres du côté paternel viendraient de Crète et j’ai appris que dans l’une de mes vies passées, je venais de l’empire Ottoman.

Comment et pourquoi es-tu devenue professeure de yoga ?

Je pratique la danse depuis l’âge de 3 ans et j’ai découvert le yoga un mois d’août où tous les studios de danse étaient fermés à Paris. La danse me manquait beaucoup trop et j’avais vraiment envie de reprendre une activité sportive, mais sans aller à la salle car je n’aime pas ça. À cette époque, j’ai commencé à pratiquer le yoga pour faire du sport. Cette même année, j’ai vécu une période particulièrement éprouvante mentalement et physiquement. En arrêt maladie pendant une semaine de mon travail dans le design, j’ai été à un cours « pour faire mon sport » et la professeure a décidé de proposer un cours de yin plutôt qu’un vinyasa. Au début, j’étais peu motivée à l’idée de sortir de ma zone de confort puis au fur-et-à-mesure de la séance, j’ai senti tout mon être se relâcher et j’avais mis entre parenthèses beaucoup de la souffrance que je traversais. Mon expérience pro se terminait 3 mois plus tard et j’avais envie d’évasion, de refaire ma connaissance à travers un spectre plus libre que celui des études puis du travail. Je suis alors partie en Inde pour me former au yoga (seulement 6 mois après avoir commencé à pratiquer). Je n’avais pas l’objectif d’enseigner au départ, simplement de me nourrir d’autre chose, de me confronter à d’autres réalités, de voyager de manière cadrée (je ne suis pas une grande back-packeuse). Puis, j’ai découvert l’univers vaste du yoga et comment je pouvais partager tout ce qui fait partie de moi (la direction artistique, la danse, le mouvement, les rituels) à travers une seule pratique. Je ne dirais pas que ce moment a totalement révélé la personne que je suis aujourd’hui et que cette expérience a changé ma vie car j’en étais qu’au début de mon chemin et surtout, le confinement est arrivé 1 mois après mon retour. Mais ce voyage a ouvert la porte vers toutes les autres disciplines que j’ai découvertes par la suite (l’énergétique et une approche plus thérapeutique de la danse) et m’a aidé à comprendre à travers mon métier et ma pratique les tenants et les aboutissants de certains éléments de ma vie ainsi que ma volonté d’accompagner l’humain.

Quels styles de yoga enseignes-tu et pourquoi ?

- Le vinyasa pour sentir le corps en rythme, en mouvement, et car c’est la pratique qui me permet de m’exprimer de manière la plus diversifiée et créative - Le yin pour s’autoriser la contemplation et s’éduquer à ralentir et à recevoir - Certaines disciplines plus spécifiques d’autres types de yoga comme les kriyas en respiration et/ou en mouvement car ils permettent la trans et le décrochage du mental, pour ouvrir le champ de la conscience de la perception.

Que souhaites-tu transmettre et partager lors des séjours Namastrip ?

- Une pratique spirituelle complète et holistique, telle qu’on prend rarement le temps d’en pratiquer au quotidien - La convivialité et le lien fort entre chacun.e : se connecter sans performance, sans attente ni conditions, et peut-être emporter ce regard plus bienveillant avec soi pour le transmettre aux autres dans la vie quotidienne. - Des moments hors du temps, hors de tout, oniriques, immersifs, pour voyager autrement par un autre canal.

Ton plus bel accomplissement personnel et professionnel ?

Me sentir à ma place dans mon travail et que mes vies professionnelle et personnelle s’alimentent l’une et l’autre harmonieusement.

Tu ne pourrais pas vivre sans...

Je ne pourrais pas vivre sans lien humain et avec le vivant de manière générale.

La dernière fois que tu as ri aux larmes ?

C’est une question fort pertinente et ma foi fort frustrante car je me rappelle d’un moment cet été en Crète où j’ai vraiment ri au larmes avec mon compagnon et nous avons mis un temps monstrueux à retrouver ce moment dans nos souvenirs et impossible : ce moment doit probablement rester dans l’instant présent. Sinon je me rappelle d’un été où mon père (ex ingénieur informaticien donc le monsieur le plus coincé et sérieux de l’univers) a mimé un arroseur lors d’un Times Up. Un grand moment. Je suis passionnée par les personnes qui sont drôles sans le faire exprès.

Ta posture de yoga préférée ?

Demi-lune : entre équilibre et ancrage, les sensations que j’ai dans cette postures sont tellement riches, je me sens parfaitement équilibrée, je crois que je n’ai jamais ressenti aucune frustration dans cette posture à aucun moment de ma pratique. Une autre posture exceptionnelle : la grenouille (quand on y reste). Elle peut être vraiment désagréable mais elle vient me chercher émotionnellement, il m’est arrivé d’en pleurer.

La personne que tu admires le plus ?

Clara, ma maître de stage de 1ere année de communication qui est devenue une cliente (à la fois en design et en yoga) et une amie. Elle rayonne une force, une vitalité et une résilience exceptionnelle pour moi. C’est devenu un peu comme une grande soeur. Elle est directrice d’un groupe de bars/restaurants/lieux de vie à Paris et m’a beaucoup soutenu dans ma vie professionnelle surtout en me prêtant gratuitement ses lieux par exemple.

Ce qui te donne envie de te lever le matin ?

Le calme et la solitude de la matinée (mon compagnon est prof de yoga aussi, il travaille souvent le matin), ma routine (souvent : méditation, brossage et massage de mes jambes), mon petit dej, et mon chien Casimir qui me fait la fête.

Ton mantra préféré ?

Twameva Mata qui porte à mes yeux cette énergie d’enveloppement et d’amour inconditionnel. Un mantra que j’ai beaucoup chanté quand j’ai perdu ma Mamy Valou.